Surtout que c'est de l'idée reçu de forum , comme la plupart des choses que je lis ici...Le serrage à cause d'une prise d'air...Jamais entendu ça en dehors d'ici
Quand je parle à des jeunes qui passent au local pour tel ou tel problèmes , et qu'ils me sortent des absurdités tels (et encore , ici c'est soft ) je peux pas m'empecher de penser à la désinformation du net...
la naïveté de certain y est aussi pour beaucoup car beaucoup ne se pose pas trop de question , tant que quelqu'un a dit ça on va pas chercher à comprendre...
Enfin bon
Sinon , suffi de regarder sur le net , tu trouveras la même réponse.Puis suffit juste de se poser la question :" à quoi sert un additif"
Eh bien, là, je suis un peu d'accord, on trouve pas mal d'âneries sure le Net, en particulier celle ci !
Il ne faudrait pas confondre serrage et grippage, jeune homme. Le grippage est directement provoqué par une rupture du film d'huile pour diverses raisons, dont bien évidemment la surchauffe.
Le serrage est un avant goût du grippage et contrairement à lui il est parfois réversible, le moteur peut repartir après refroidissement (diversement détérioré selon les cas toutefois).
Il faut bien comprendre que pour fonctionner avec toute sa puissance le moteur brûle un mélange de carburant (essence + huile) et d'air très précisément dosé par le carburateur. Les proportions généralement admises pour une température, un taux d'humidité et une pression atmosphérique de l'air moyens sont d'environ 16 grammes d'air pour 1 gramme de carburant.
Comme pour un chalumeau ou le gaz de la cuisinière, si on fait varier cette proportion, on obtiendra une température de combustion plus ou moins élevée. avec 15 gr d'air on aura une très forte température et un meilleur rendement, avec 19 gr d'air on sera très riche (c'est le cas de l'enrichisseur de départ à froid où soit on obture l'arrivée d'air, soit on ouvre un circuit de carburant supplémentaire momentanément.
En compétition on recherche un rendement maximum et on appauvrit à la limite de la casse en montant un gicleur plus petit, différent selon les conditions atmosphériques. Pas assez appauvri, c'est des chevaux perdus, trop appauvri c'est le serrage par excès de température, dilatation exagérée du piston et ça peut aller jusqu'à la rupture du film d'huile et au grippage.
Il y a aussi le très courant phénomène du piston percé. Là encore on va prendre l'exemple du chalumeau, mais de l'oxycoupeur capable de découper des tôles de plusieurs cm d'épaisseur.
C'est à la base un chalumeau standard qui va porter le métal au rouge, puis par un apport soudain d'oxygène élever la température du métal au delà de sa limite de fusion.
C'est exactement le même phénomène avec le trou dans le piston : une carburation à la limite de la pauvreté qu'un apport soudain d'air frais va transformer en torche de fusion jusqu'à percer la calotte du piston.
Bien entendu toutes les causes pouvant apporter cet appauvrissement peuvent créer les conditions du serrage : gicleur trop petit, prise d'air, panne d'essence entre autres.
Il y a aussi une cause de serrage assez perverse, c'est un mélange trop dosé en huile ! Le gicleur est calculé pour laisser passer 98 parts d'essence et 2 parts d'huile (mélange à 2%) et pour procurer au moteur son juste dosage en carburant.
Si on augmente fortement la proportion d'huile,10% par exemple, le même gicleur laissera passer 90 parts d'essence et 10 parts d'huile. Ce qui reviendra à avoir monté un gicleur plus petit de 8%... Le moteur ne grippera pas par manque d'huile mais pourra très bien surchauffer et serrer pour cause de trop d'huile !