Me voilà de retour au clavier.
Cet EV était presque arrivé au bout de ses modifications quand je me suis enfin posé la question de savoir ce que j'allais en faire. Il était temps. Clauduch a bien mis le doigt dessus !
Il freinait parfaitement, tenait fort agréablement le pavé, était très coupleux avec son double vario, accélérait fort et était particulièrement rapide avec son détente maison et son carbu de 22, mais il ne rentrait dans aucune catégorie de cyclo de course de l'époque avec ses modifs et son cadre, de toutes façons je pensais plutôt courir avec en moto catégorie 50 et en courses de côte.
Oui, mais pour ces courses là, le matos en face n'était pas du tout le même, et ça je le savais aussi de longue date puisque j'avais déjà pratiqué ces catégories étant plus jeune. On y trouvait de vraies machines de compétition fabriquées pour ça, avec des allumages électroniques que je ne pouvais pas m'offrir, des pneus racing hors de prix et des pilotes rudement méchants...
Pour la route non plus il ne convenait pas, trop modifié, alors qu'en faire ?
À cette époque (1985), j'avais cessé de courir à moto depuis quelques années déjà (1972) mais mon frangin s'était trouvé en 73 une passion pour les courses Solex qu'il avait attaquées bille en tête avec un copain d'Avignon dès l'année suivante en greffant à un cadre de Bima Peugeot une fourche et un moteur de Solex à 2 carburateurs.
À leur première course à Evreux en 74, ils avaient fini ces 6 heures sous la pluie à la 5ème place derrière des machines à transmission par chaîne qui avaient l'avantage de ne pas avoir un galet qui patine quand c'est mouillé. Et qu'est-ce qu'il avait plu ce jour là !
Pourtant le moteur était largement dans le coup, il lui avait refait ce que je faisais 20 ans plus tôt pour les faire avancer, mais en lui montant un carbu et des clapets de 103 sur le petit carter à la place du réservoir. En voilà une idée qu'elle était bonne !
Pour l'année d'après, je me suis jeté à mon tour dans le bain en réalisant, toujours pour ce cadre de Bima, une grosse modif mécanique : moteur en bas, avec une première transmission par chaîne dans l'huile sous carter étanche montée à la place du galet, chaîne qui entraînait à la place du pédalier un axe menant à une transmission secondaire classique par chaîne... Le "Chacal" était né !
Et devinez, en 1975, toujours à Evreux et toujours sous la pluie ? Victoire !
Ensuite le copain d'Avignon a laissé tomber et j'ai pris le relais, on a couru avec cet appareil étrange quelques années encore, en empilant casses et succès, mais en rigolant bien...
Au fur et à mesure des courses j'ai modifié certaines choses, laissé tomber la chaîne primaire pour la remplacer par une courroie et déjà un double variateur, jusqu'au jour où en se concertant avec le frangin on a décidé de virer le moteur du EV inutile pour y monter le moteur de Solex !
On a donné (j'ai bien dit donné, offert) le premier Chacal à des jeunes qui voulaient courir -ce n'était pas un cadeau pourri, mais il l'ont massacré et voulant "l'améliorer" avec des kits- et on a baptisé le nouvel engin "Chacal II".
Ce "Chacal ii" nous a amusés 3 ans, puis le règlement a radicalement évolué en 1989 pour rendre obligatoire la partie-cycle Solex d'origine et le moteur à galet sur la roue avant.
J'ai donc reconstruit un nouveau Solex qui s'est appelé le "Scoutch" pour pouvoir continuer à courir ...
... et le 50EV privé de moteur et bien décati a fini à la cave d'où il n'est ressorti que ce printemps, 24 ans plus tard, afin d'être rendu à la vie civile pour les 40 ans du fiston.
C'est cette version civilisée et presque "street legal" que certains ont pu essayer à Treignat et dont je vais maintenant relater la résurrection, au fur et à mesure de l'avancée de travaux.
Pour la saga des Solex de course, on verra ça dans un autre sujet, ou peut-être à la suite de celui-ci.