La bougie excentrée ou oblique n'empêche pas un travail au tour, même si on ne dispose pas de mandrin à mors indépendants pour l'abloquer. Je dis bien abloquer (fixer une pièce à la machine-outil sur laquelle on veut l'usiner) et pas bloquer...
On peut la saisir en faisant une pièce de reprise qui sera serrée dans les mors, par exemple, ou usiner une fausse bougie qui sera tournée dans l'axe du cylindre.
Deux exemples :
1) une culasse de 100 Terrot de 1938 dont la bougie est oblique et pas au centre :
- on visse un plot dans l'axe de la bougie
- on usine ce plot pour le rendre cylindrique et concentrique à l'axe du cylindre (on peut pour ça monter la culasse sur le cylindre et prendre celui-ci dans le mandrin si la culasse n'a pas de prise possible)
- on abloque le plot dans le mandrin et on peut reprendre l'intérieur et le plan de joint de la culasse
2) une culasse de 102 avec une bougie très oblique
- on usine une platine de reprise (en alu, en bois dur, en acier, bref ce qu'on a sous la main et qui fait la bonne taille)
- on perce 4 trous qu'on taraude selon l'entre-axe des trous de goujon de la culasse après avoir repéré exactement leur position pour la centrer
-on la visse sur cette platine de reprise qu'on prend en mandrin et on retouche tout ce qu'on veut
Et bien sûr on met précieusement cette platine de côté pour une future retouche de culasse. Vous remarquerez d'ailleurs qu'elle a déjà des trous taraudés car elle a servi auparavant à fixer une autre pièce à modifier !
Dernier point, la terminologie de la retouche d'une culasse n'est pas forcément "rectification"...
C'est "rectification" uniquement si l'opération a été effectuée avec une rectifieuse plane.
Sinon il y a aussi "rabotage" si on a utilisé une raboteuse ou "tournage" quand c'est un tour qui a été employé.
Et si on a fait ça à la lime, c'est bien entendu "limage", ou quand on l'a fait sur une vitre avec du papier abrasif, c'est : "vachement long et fatigant" !