Hello,
Je viens pour parler des techniques d’électrolyse. Je crois qu’il existe un topic de Titi à ce sujet mais il ne va pas au fond des choses (donc Titi, tu ne vas pas assez en profondeur ).
Je vais décrire la technique de base, posterai quelques réalisations perso et laisserai quelques questions en suspens pour ouvrir le débat.
Le dérouillage électrolytique :
Ben oui… il va d’abord nous être utile à cela : enlever cette #!@% de rouille sans retirer une partie de la matière encore saine (comme c’est le cas lors d’un ponçage, par exemple).
Le principe est le suivant :
Des ions H+ se dégageant de la cathode vont s’ allier aux ions O- contenus dans l’ oxyde de fer Fe2O4 (la rouille de la pièce). Les ions O- se dégageant à l’ autre borne oxyderont l’ anode en fer
C’est de la chimie de lycée (collège ?)… donc ne comptez pas sur moi pour pondre une formule, je ne m’en souviens pas.
Matériel nécessaire :
- Un élément en fer/acier qui nous servira d’anode (les ronds à béton font bien)
- Un générateur de courant continu (chargeur de batterie, alimentation de PC, certains font ça avec des chargeurs de téléphones portables), avec le câblage et deux pinces crocodiles.
- De la soude (en cristaux, en poudre, ça se trouve en grande surface au rayon nettoyage). Je parle de lessive, de carbonate de sodium. Il n’y a aucun intérêt à utiliser de la soude caustique. Aucun.
- Un bac plastique suffisamment grand pour immerger la pièce et l’anode sans qu’ils se touchent
Mise en place :
- Dans une pièce bien ventilée. Mieux : à l’extérieur.
- Pas de source de chaleur à proximité (cigarette, briquet, feu de la St-Jean,…). Il y a dégagement de di-hydrogène durant la réaction, et les pétards sont interdits les autres jours que le 14 juillet et le premier de l’an.
- Nettoyer les pièces à la brosse métallique. Les dégraisser (acétone, nettoyant frein,…)
- Mettre en place l’anode et la pièce à dérouiller dans le bac, en veillant à ce qu’ils ne se touchent pas.
- Relier l’anode au pôle (+) du générateur et la pièce au pôle (-).
- Dans un autre récipient, dissoudre les cristaux de soude dans de l’eau. La proportion convenable est environ 1 cuillère à soude pour 1L d’eau.
- Verser le mélange dans le bac électrolytique, en veillant bien à ne pas déplacer l’anode et la pièce à dérouiller. Si elles se touchent c’est mort. Il faut faire attention à ce que les pinces croco de l’alim ne se trouvent pas dans le bain, ou bien elles participeront elles aussi à la réaction. Il faut donc relier les pinces aux pièces via quelques chose de conducteur, idéalement de l’acier non inox.
- Mettre en marche l’alimentation.
Ça mousse :

… beaucoup :

La durée de l’opération varie en fonction de la taille et de l’état de la pièce, de l’intensité circulant, de l’espacement entre anode et cathode, de la concentration en soude de l’électrolyte. Plein de paramètres que, pour ma part, je ne saurai jamais maitriser.
Le meilleur moyen de vérifier l’avancement est donc de sortir les pièces du bain. Deux heures de réaction me semble être une durée appropriée.
On peut sortir les pièces du bain et les y remettre, en veillant à couper l’alimentation et à ne pas mettre en contact anode et cathode.
La pièce ressortira recouverte d’une couche noirâtre et visqueuse qui partira facilement à la brosse métallique et à l’eau claire.
Résultats :
- Mon test sur un fer de hache :
Avant

Après



Évidement, la hache j’ai partiellement immergé la hache, d’où la démarcation.
- Pistolet réglementaire français de gendarmerie An IX de 1818 modèle à percutions :
http://www.kirikoo.net/images/7Kro-1-20090727-005631.jpg
http://www.kirikoo.net/images/7Kro-1-20090730-102316.jpg
- American Guardian 1878 :
http://www.kirikoo.net/images/7Kro-1-20110806-153906.jpg
http://www.kirikoo.net/images/7Kro-2-20110807-180357.jpg
Les résultats sont largement positifs. La méthode a fait ses preuves depuis un moment.
Notes :
- Il semblerait que le rendu soit meilleur en utilisant une alimentation très basse tension, seulement la réaction est plus lente.
- On évite de passer l’électrolyse les pièces fines subissant de fortes contraintes (les ressorts des armes à feu par exemple, qui se brisent à l’usage lorsqu’ils ont subis une électrolyse). Après recherche, il semblerait que cette fragilisation soit due à des inclusions d’hydrogène.
- Je n’ai aucune idée des composés chimiques créés. Aucune idée de l’impact de ces éléments.
[hr]
Pour ouvrir le débat…
Sur un plan écologique, il serait bon de connaitre exactement les composés créés, leur possible toxicité, ne serait-ce que pour savoir où le reste du bain doit être jeté… Un type m’a dit un jour que l’utilisation d’inox en tant qu’électrode pouvait créer du chrome hexavalent, qui est un composé toxique, cancérigène et tout le toutim… Je n’ai pas vérifié mais je suis particulièrement sensible à l’idée de balancer des machins dégueulasses dans la nature. Si quelqu’un a déjà planché dessus, je prends.
Je suppose que certains ont déjà effectué ce genre d’expérience, ce serait bien qu’ils nous fassent un petit retex avec photo et tout.
De même si certains bronzent (ou autre) leurs pièces par un procédé similaire, ce serait très intéressant de connaître tout cela.
Je complèterait surement.

@+