Bonsoir les gens…
Je me lance : je vais vous montrer comment un simple 50EV est devenu une machine sortant un peu des sentiers battus et que certains sur ce forum ont pu essayer à Treignat en octobre de cette année.
Enfin, c’est surtout l’inverse puisque cette machine faite justement à la base pour les sentiers (ils disaient l’enduro, mais c’était un poil exagéré) en est arrivée à être un engin de couse sur bitume avant de revenir à une vie civile exclusivement route.
Au départ, j’avais vendu en 1982 cet EV neuf à un client à qui je l’ai racheté 3 ans plus tard, dans un état assez délabré.
Pour ceux qui ne voient pas bien ce qu’est ce cyclo, le voila dans la pub MBK de 1981 :
Mais ce n’est pas pour le tout-terrain (j’aime pas, sauf le trial) que je l’ai racheté, mais pour son cadre superbe et ses suspensions hydrauliques performants, surtout l’arrière cantilever. Je voulais me monter une machine de circuit, ce que j’ai fait assez rapidement d’ailleurs.
Pendant de longues soirées au fond de ma boutique après les heures d’ouverture, j’ai modifié cet engin pour arriver à ce que je voulais :
La fourche d’origine s’étant avérée étonnamment performante est restée en place, mais le vilain frein ridicule et à franchement parler honteux a cédé sa place à un moyeu double came de 180 de 125 CB Benli Honda de 1967, celle là :
Comme la jante de cette roue était hyper lourde et en 18", j’ai monté une jante de mob en 17" et pour ça il a bien entendu fallu recouper et fileter les rayons ! Mais ça je sais faire, c’était ce que je faisais chez le mécano du coin de ma rue (celui qui m’a appris ce que je sais) à l’âge de 12 ans le soir après l’école.
J’ai aussi monté un garde boue en alu, un réservoir et une selle polyester fabrication maison. La roue arrière provenait d’une 94 TT et les guidons bracelets étaient de ma fabrication. En somme, à part les 750 francs que m’avait coûté le rachat de l’EV, soit 189€ au cours d’aujourd’hui, tout le reste était soit de la récupération, soit de la fabrication, mais même ça était fait à base de ferraille de la décharge.
Bon, c’est tout pour ce soir, la suite plus tard si ça vous plaît.
encore
BURT SORTS DE CE CORPS !!!
Classe, classe, classe, c’est pas le premier « cafe racer » que je voit sur base de 50EV, c’est le seul cadre qui pourrai me faire passer du coté mbk .
Et le gros tambour sur jante de mob, c’est beauuuuuu !
L’un des seuls café racer réussi sur base de mob j’adore
hate de lire la suite! Avec les photos d’époque pour illustrer c’est encore mieux.
hâte aussi de voir la suite et, comme dit précedemment, avec les photos d’époque, c’est encore plus chouette
Je continue alors !
Le montage du frein avant ne s’est pas fait sans grosses modifications, la première étant le diamètre de la broche : 15 mm sur le moyeu Honda…
J’ai donc réalisé une broche creuse de 15 mm et 10 mm intérieur pour pouvoir y insérer un axe de roue de Tobek et fait des écrous spéciaux pour le centrage dans les bras de fourche, écrous épaulés qui servent aussi de système pour éviter que la roue ne sorte quand elle est desserrée.
Il ne faut pas oublier que cette machine ne serait pas un café-racer mais une vraie machine de circuit et que tout ce qui pouvait faire gagner du temps aux stands était le bienvenu, d’où le montage à broche.
Je ferai des photos du système dès que je démonterai la roue.
Le second problème fut l’ancrage du frein…
Là aussi, j’ai rusé et fait une patte d’ancrage spéciale. Là, j’ai des photos et elles parleront mieux qu’un long discours !
Sur un tube au diamètre intérieur du bras de fourche, j’ai brasé 4 douilles filetées à 6 et percées sur leur demi longueur à 7, puis j’ai coupé ce tube en deux pour obtenir des demi coquilles.
J’ai limé les nervures du bras de fourche pour obtenir un diamètre constant et en même temps immobiliser mon collier en déplacement axial.
J’ai tiré ma patte d’ancrage dans un bon bout de tôle de 4 mm et j’ai bloqué le tout avec 4 vis 6 pans creux (BTR, Hallen ou autre, je ne connais pas leur marque ! ) en en profitant pour fixer le garde-boue sur celles du haut.
Et j’ai fait le même collier pour l’autre bras, mais plus étroit, comme deuxième fixation du garde-boue. Terminé pour cette fourche et ce frein.
J’ai ensuite viré sans pitié toutes les pattes de fixation des caches latéraux et autres trucs qui ne serviraient plus, puis je me suis attelé au blocage des pédales en position repose-pieds.
On verra ça plus tard, avec le réservoir, la selle, avant de passer à l’étape moteur.
Une m50EV .
J’ai eu l’occasion d’en acheter une pour 35€ (complète et en bon état) avec une deuxième sans moteur et quelques pièces en moins.
Je n’ai jamais eu de bécane aussi confortable je crois bien. Les suspensions sont au top! Pour avoir essayer l’hiver les chemins boues et inondés c’est assez sympathique. Le système de pédalier bien pratique aussi pour « transformer » les pédales en « cale pied ».
Et le comportement moteur que dire à par qu’il est excellent avec ce super bruit! Malheureusement je ne l’ai plus et parfois ça me manque un peu. Un super bruit procuré par la boite à air et l’échappement, une transmission de 11*60 d’origine cette machine est juste génial.
(Bon vous l’avez compris j’ai été conquis par cette machine ^^)
Et bien tu t’es donné du travail. Petite curiosité tu as mis quoi comme moteur?
C’est amusant de constater que presque tous ceux qui ont posé leurs fesses sur un EV ou qui en ont eu un en ont gardé un excellent souvenir, alors que le succès commercial de cette splendide machine a plutôt été un joli flop !
En tous cas, je confirme tes impressions point de vue confort et comportement moteur. Dommage que la diffusion de ce bijou ait été stoppée pour laisser la place au 50 KW et EW, deux belles daubes très lourdes et poussives.
Pour ma part, j’en ai vendu 16 (des EV), et malgré les sévices que leur ont fait subir leurs propriétaires, les casses ont été très peu nombreuses.
Ensuite j’ai surtout vendu des 80 Kawa ER et KR, merveilleuses petites machines moins chères que’une simple bleue ! Et autrement efficaces, même si il fallait lune licence (code) pour les conduire.
Côté EV, j’ai eu un cadre cassé changé sous garantie, mais j’ai fini par savoir (le gars s’est mordu la langue un peu tard) que ce lascar faisait des sauts au tremplin à 2 dessus !
« - Mais non, Gaston, j’ai rien fait !
- Ne mens, on vous a vu sauter au tremplin à 3 dessus…
- C’est pas vrai, on n’était pas trois, on n’était que de… »
Trop tard, il l’avait dit !
Faut pas prendre non plus les mécanos que pour des brêles !
Il y a eu aussi (chez 2 autres clients) plusieurs casses de vilebrequin, c’est d’ailleurs les seules fois où j’ai vu des vilos d’origine cassés, à l’intérieur du moteur, à raz de la masse, et ça s’explique.
Ces 2 gars avaient des moteurs bien préparés (sur la base d’origine) et faisaient exclusivement du cross.
Pendant un saut, le moteur prend souvent beaucoup de tours si on n’a pas pris soin de couper les gaz pendant qu’on est en l’air ou bien retombe au ralenti si on a complètement coupé et à l’atterrissage quand la roue touche le sol, elle tourne bien moins vite ou beaucoup plus vite que le vilebrequin selon les cas. La brutale différence de régime crée un choc de torsion sur le vilo et à la longue ça finit par casser.
Mais à part ça, j’ai trouvé cette machine extraordinairement fiable.
Pour ta question niveau moteur, patience. Maintenant je file rejoindre les copains du club du 3ème âge (j’en vois qui rigolent, là bas dans le fond ) pour le repas de fin d’année : choucroute !
Au sujet du vilebrequin j’ai toujours pensé qu’il était fragile car la deuxième qui était en pièce avait deux vilebrequins coupés à raz la masse au niveau du maneton dans le carton de pièce.
Mais quelle régale cette machine .
Les modèles suivants ne m’ont jamais plus de par leur masse imposante et mon père qui m’avait dit déjà avoir essayer et que c’était mollasson.
A la rigueur le FX de MBK n’avait pas l’air trop mauvais, côté moteur ça partait bien avec un LC d’origine. Mais esthétiquement pas le charme de cette petite EV.
Quand on cadre à moins d’aller à l’extrême ça ne doit pas bouger .
Quand au moteur hâte d’en savoir plus.
j’adore.je sais pas quoi dire de + si ce n’est que ton travail est comme d’hab’,superbe!
petit truc qui m’intrigue,pourquoi [motobégeot]? (motobé pour motobécane ça ok,mais l’autre? )
j'adore.je sais pas quoi dire de + si ce n'est que ton travail est comme d'hab',superbe!
petit truc qui m'intrigue,pourquoi [motobégeot]? (motobé pour motobécane ça ok,mais l'autre?

Peut-être du Peugeot dans l'air

ça ne m’était meme pas venu à l’idée
oui tu as surement raison,attendons que gaston revienne
Sympa cette présentation de la 50EV, j’attends avec impatience la suite.
Comme tous, de nous faire partager de ton expérience dans de beau article, avec photo argentique hold school!
Quand à cette 50ev, elle est top.
Nos trois grandes marques nationales : MotobéGeot, PeugEx et VélosCane…
C’est à dire qu’avec un peu d’imagination et 2 sous de débrouillardise on peut avec les 3 marques faire de beaux panachages.
Tiens, mon premier cyclo de course, en 1962 : un BB1C Peugeot sans suspensions monté avec une fourche de 88 et une boîte 4 de Montesa : MotobéGeot.
Puis des Solex de course avec un cadre de Bima Peugeot : PeugeX !
Un autre Solex de course avec une partie cycle de Tobek : VélosCane…
Bon, j’ai bien mangé et pas mal picolé, à mon âge c’est pas sérieux… Alors on continue avec la partie-cycle du bestiau.
Le EV d’origine possède un astucieux système de verrouillage des pédales en position repose-pieds, c’est un fait, mais je voulais simplifier ça et donner à ces repose-pieds une position plus en accord avec une conduite sur circuit. Donc modif. D’autant que je ne voulais pas monter ces trucs sur le bras oscillant ni faire de platines pour les raccorder au cadre.
Alors après avoir viré la couronne du pédalier vélo, j’ai soudé la manivelle droite sur l’axe du plateau et une fourche (embout de cric de 2 CV Citroên) sur le cadre pour immobiliser l’axe, le plateau de l’autre côté et la manivelle gauche finissant le travail.
Et voilà le « Geot » de MotobéGeot : un plateau variable de BBV Peugeot ! En fait il ne vient pas d’un BB Peugeot mais de son irremplaçable ancêtre, un Terrot ! J’aurais dû appeler ça un « TerroCane » ou un truc comme ça…
Pour la selle, autre histoire.
Un jour de 1976 Le coureur Olivier Chevalier était venu courir au Grand-Prix des Remparts à Avignon et avait laissé sa 125 Yamaha d’usine dans ma grange pour la nuit. Et justement, dans la nuit, avec un copain qui faisait des accessoires en polyester nous avons tiré un moule de la selle de cette 125 ! J’ai donc sur mon EV une réplique exacte de cette splendide selle… Je ne sais pas si c’est moralement satisfaisant, mais on n’a rien détérioré ni réellement volé, si ce n’est une propriété intellectuelle. De toutes façons, y’a prescription.
Pour éviter de voir la chaîne se sauver ou ballotter, j’ai remplacé le guide chaîne indigne d’origine en tôle par un plus costaud garni de patins en PVC. Comme disait Raoul Volfoni (B. Blier) dans Les Tontons Flingueurs : « c’est du brutal ! ».
Au fait, je me demande toujours comment une machine peut être aussi rapide avec un bras aussi lent ?
Aussi lent … Oscillant…
Bon, je sors.
superbe que tu nous présente l’évolution de ta 50v
je suis de prêt
Au moins, plus de guerre peugeot / mbk,
Continue, c’est magnifique.
Ah génial ce parking ! Et je confirme pour avoir eu la chance de le voir et l’essayer à treignat, c’est fou ce qu’on est bien là dessus !
Et le top, c’est que celui de Gas dans sa version à treignat, en plus d’un freinage surprenant, et bien ne fait pas un bruit !
Vraiment géniale cette machine (il ne lui manquait plus qu’un partie cycle un peu plus propre ).
Au fait, je me demande toujours comment une machine peut être aussi rapide avec un bras aussi lent ?
Aussi lent … Oscillant…




