L'utilité de ce trou est discutable...
En fait, lorsque le moteur tourne, le graissage se fait plutôt par les vapeurs d'huile du mélange qui sont pulsées par la descente du piston vers les roulements, mais du côté des masses de vilebrequin.
Il n'y a pas de gouttes d'huile qui tombent juste dans ce trou pour glisser vers le roulement ! Tout au plus, moteur tournant, il peut servir d'évent et permettre aux gaz chargés d'huile de bien pénétrer dans le roulement puisque la masse gazeuse qui s'y trouve peut être poussée vers le transfert par le trou.
Par contre, quand le moteur est à l'arrêt, les vapeurs d'huile qui se condensent à froid dans les canaux de transferts redescendent par cet orifice et viennent pré-lubrifier le joint spi et lui permettent de rester gras pour le prochain démarrage. Au départ, ça servait surtout à ça sur les moteurs sans roulements ni joints spi qui n'avaient que de longues bagues de bronze comme palier, la longueur de la portée servant de chicane gazeuse et assurant l'étanchéité.
Par exemple, ce système de bague sans joints sur un 100 Terrot de 1938 :
on voit sur le vilebrequin en cours de réfection la trace du palier et sa longueur (on voit sa trace parce qu'il a grippé !)
et une fois monté, on distingue bien la bague bronze et l'absence de joint
Bien entendu, le trou c'est parfait comme technique (en théorie) sur un moteur vertical ou presque. Mais sur un moteur très incliné comme les 102 ou 103, ils n'ont plus cette utilité, l'huile tombe directement au fond du carter, elle n'a pas de petites papattes pour grimper le long des parois vers un trou horizontal !
D'ailleurs pas mal de moteurs (même très puissants) n'ont carrément pas de trou et ne s'en portent pas plus mal...